Maria & Natalia

Turbulences

Elle était revenue de mission ce matin. Elle avait remis à son superviseur le disque dur qu'elle avait été récupérer dans une entreprise largement louche (et qui possédait bien trop d'avancées technologiques au goût du S.H.I.E.L.D). Ils l'avaient envoyée chercher qui leur procurait leurs gadgets. Sans extraction prévue, elle avait eu quelques "imprévus" en tentant de sortir mais, sans véritable surprise, la mission avait été accomplie. Dès que son congé lui fut donné, elle se retira dans la petite chambre qui lui avait été accordée dans l'Héliporteur. Elle est une de leurs agents les plus efficaces, certes, mais cette efficacité a une lourd coût en énergie. Si elle ne se repose pas, elle continuerait à être efficace... jusqu'à s'écrouler d'épuisement au moment le moins opportun.

Aussi, quelle n'est pas sa surprise lorsqu'elle se fait réveiller, de manière plutôt inattendue, lorsque le vaisseau bouge de façon brutale. Leur base est-elle attaquée ? Elle enfile sa tenue de combat dans l'urgence, avant de se précipiter dans le poste de pilotage où semble régner une grande confusion.

Que se passe-t-il ? demande-t-elle à l'agent le plus gradé présent.

C'est... impossible. Agent Romanoff, nous ne captons plus aucun signal de la part du satellite. Les instruments de localisation sont hors d'usage. Cependant, une observation visuelle confirme que nous sommes à New York. Il y a encore cinq minutes, nous survolions les eaux internationales du Pacifique.

Il n'ose pas le prononcer de la sorte, mais elle comprend entre les lignes. Ils se sont téléportés. Visiblement, sans avoir rien fait pour le provoquer. Elle ne sait pas si c'est possible où pas. Ce n'est pas vraiment le moment de se poser la question. Si quelqu'un les a fait se déplacer jusqu'ici, est-ce un piège ? Elle s'approche de l'une des baies d'observations. La statue de la Liberté indique sans doute possible leur emplacement et pourtant, quelque chose la dérange. Elle continue à fixer le paysage à l'horizon, observant plus attentivement pour trouver le problème. Son doute devient certitude. Elle a déjà vu la ville comme ça. Il y a très longtemps.

Dans le petit bureau qui m’était attribué sur l’heliporteur du SHIELD, j’étais tranquillement en train de saisir un rapport sur une histoire arrivée quelques jours plus tot. Le cas d’un jeune mutant qui avait terrorisé une portion de Las Vegas en rendant les toilettes vivantes … Ou du moins mouvantes, avait été un cas assez éprouvant, et … Enfin, tout était réglé maintenant. C’etait juste le rapport qui était immense à écrire, et je m’y appliquais. Comme toujours. On aurait pu croire qu’être directrice adjointe de Fury m’epargnait ça, mais même pas. Ça n’avait pas vraiment d’importance.

Quand soudain, tout l’heliporteur sembla trembler. Etait-ce une attaque divine ? Un tremblement de…. mer ? Quelque chose comme ça ? Non, le vaisseau s’était mit à bouger de façon anarchique, et … mes papiers s’envolèrent alors que je posais la main sur mon rapport pour éviter qu’il ne s’éparpille, tentant de rattraper aussi mon verre d’eau pour éviter un carnage.  

Ni une, ni deux, je me relevais, rangeais mon rapport, rattachais mon uniforme, et tentais de joindre les autres par le biais des oreillettes. Rien ne marchait. Orage électromagnétique sans doute. Ou quelque chose dans le genre. Froncement de sourcils. Je courrais presque vers le poste de pilotage; arrivant just’a temps pour entendre ce que l’agent racontait à l’agent Romanoff.

« Comment sommes nous arrivés ici ? Tout le monde va bien ? »

Sur le coup, je devais avouer que j’étais un peu en panique, ce n’était pas tous les jours que quelque chose comme ça arrivait, et je me sentais un peu mal a l’aise sans les telecomunications, d’autant plus que New York semblait différente, comme si l’atmosphère était moins polluée… On se serait cru en fait, dans un vieux film.

« Vous. Allez chercher le directeur, et vérifiez si tout le monde va bien. Agent Romanoff. Vous avez une idée de ce qui se passe ? »

C’était après tout l’une des plus vives à réfléchir alors elle devait bien avoir une idée non ?

Maria & Natalia

Turbulences

Elle se détourne son regard des buildings et le pose sur Maria Hill, une des têtes pensantes du S.H.I.E.L.D. Une femme, ça fait du bien d'en voir une à une position de pouvoir. Seulement, à cette époque ci, c'était beaucoup moins fréquent. Elle non plus ne sait pas ce qu'il se passe. Trop jeune sans doute. Elle aimerait bien avoir une bonne nouvelle à lui offrir, mis à part l'occasion d'assister au concert d'un groupe dissout depuis longtemps, elle n'arrivait pas à penser à grand chose.

Oui, mais vous n'allez pas l'apprécier énormément.

Elle en est presque persuadée. Elle fait une petite pause pour lui laisser le temps de se faire à l'idée que ce qui se passe n'est pas un bon signe. Elle n'a pas vraiment envie de s'ennuyer à chercher des mots qui atténueront le choc. Elle n'aime pas parler pour ne rien dire, encore cette fameuse efficacité.

Au vu de l'avancée des constructions, nous sommes bien dans la Baie de New York, au moins en 1973 puisque le World Trade Center est déjà terminé.

Voilà, simple et concis. La pilule doit cependant être difficile à avaler. Pourtant, les preuves sont là. Il manque trop de gratte-ciel pour que ce soit beaucoup plus avancé. Natalia a bonne mémoire, surtout pour les chiffres, les dates, les coordonnées... Elle n'oublie que ce qu'on a voulu lui faire oublier. Elle serre le poing. Pas de machine ultra technologique ici, pas avant un bon moment. Rien pour l'aider à débloquer ses souvenirs. Tant pis, elle attendra, elle a tout le temps du monde devant elle.

Mais elle a confiance en Hill, c'est une personne sensée et intelligente. Forte aussi, il va lui en falloir de la force pour supporter cette situation. Elle espère juste qu'elle ne va pas se mettre à nier l'évidence ou à paniquer avec les autres, ce n'est pas le boulot de Black Widow de rassurer les troupes.

L’agent auquel je venais de m’adresser était parti à toute vitesse, un peu paniqué et probablement soucieux de se faire bien voir… Ou peut être tout simplement qu’il obéissait a un ordre direct d’un de ses supérieurs en cas de crise. Oui, probablement. Il fallait tout simplement que j’arrête de penser trop, mais voila, les secousses, puis l’air bizarre de New York en face de nous, ça ne présageait pas grand chose de bon, et j’avais tendance à vouloir tout savoir, pour être en contrôle total de la situation. Par chance, il y’avait non loin de moi, quelqu’un qui semblait savoir, ou du moins qui semblait en savoir plus. Et le simple moment de silence après sa première phrase, me fit me mordre l’intérieur de la lèvre dans un tic un peu nerveux.

« Dites toujours. »

Ce n’était pas comme si nous avions le choix de toutes les manières. Et puis qu’est ce qu’elle pouvait m’annoncer de bien terrible ? Nous n’étions tout de même pas aspirés dans une réalité alternée qui nous renvoyait dans une espèce de passé où nous n’étions même pas nés tout de même ? Aucune puissance au monde n’était assez puissante pour….

Le cours de mes pensées s’interompit quand elle me parla de New York, 1973, comme si elle avait lu mes pires pensées. Ma première réaction fut de rire, mais je réprimais cette impulsion, gardant mon apparence froide et consciencieuse usuelle.

« C’aurait pu être pire, nous aurions pu nous retrouver au milieu du désert en proie à des escarmouches… Ou dans une autre époque historique. »

Relativiser ? Oui, à ce stade je ne savais même pas si c’était pour relativiser que je disais ça, ou si ce n’était qu’un sarcasme. C’était irritant. Cette sensation de ne pas comprendre ce qui se passait, de se retrouver à la merci de quelqu’un.

« Une idée de comment nous sommes arrivés ici, et maintenant ? »

Pour le moment, je le prenais bien non ? Ce n’était pas comme si je pouvais faire autrement. Je demeurais une personne en charge, je ne pouvais pas me permettre de courir partout en paniquant les bras en l’air. Non. J’étais la, Et je gardais cette apparence impassible. Il fallait que je sois un rock. Pour rassurer les troupes. Pour tout le monde.

Maria & Natalia

Turbulences

Son interlocutrice est nerveuse, ça crève les yeux, mais Natalia juge que c'est un stress de la bonne espèce. De celui qui vous fait réagir plus vite et plus efficacement. Elle a l'air de prendre la nouvelle plutôt bien. Bien qu'elle parait surprise mais qui ne le serait pas ? A la pointe de sarcasme que lance l'agent Hill, la russe sourit. En effet, ça aurait pu être pire. Ils auraient pu se poser à la même époque mais dans une grande ville de l'URSS. Et si sa mémoire ne la trompe pas, les états communistes sont moins friands de science-fiction et de vaisseaux géants venant de nulle part. A la question de comment ils étaient arrivé ici, son sourire s'efface.

« Pas la moindre. Banner et Stark sont à bord, vous devriez leur poser la question. Cette situation relève plus de leur champ d'expertise que du mien. »

En effet, elle ne sert pas à grand chose, dans le poste de pilotage en tenue de travail. Que compte-t-elle faire ? Tirer sur le passé jusqu'à ce qu'il s'en aille ? Elle pourrait en profiter pour changer certaines choses, attraper des tueurs en séries avant leurs méfaits... Est-ce une bonne idée ? Non. Elle ne sait pas quelles conséquences sur le futur aura leur arrivée. Elle n'a pas envie d'aggraver leur cas, pas avant que quelqu'un ne comprenne comment tout ceci fonctionne. Par contre, elle sait de quoi elle a besoin, personnellement. Ça, au moins, elle peut y faire quelque chose. Elle prend un ton sérieux, mais avec un sourire de dérision accroché à ses lèvres.

« Agent Hill, je dois avouer que tout ceci me dépasse. Je vous demande la permission d'aller prospecter en ville pour faire un état des lieux... »

Oui, ça, c'est une meilleure idée. Si ça n'améliorera pas leur situation, ça ne risque pas non plus de la faire empirer. Elle termine sa phrase en explicitant, espérant, sans doute en vain, alléger l'ambiance.

« De la vodka. »

J’imaginais a peine notre état et la débandade que tout cela aurait été si nous nous étions retrouvés au milieu d’une guerre en Europe médiévale. Bonjour, nous nous posons avec l’heliporteur au milieu de Waterloo… Pardon, c’était l’execution de Louis XIV, les invasions des Huns, des… Tant de choses auraient pu se passer et pourtant nous nous retrouvions ici, coincés a New York. Ce n’était pas très original. Si quelqu’un avait voulu nous embêter ou nous envoyer à la mort, il s’était un peu loupé…. Non, il y’avait quelque chose d’autre. Peut être qu’il s’agissait d’un appel à l’aide. Peut être… Que oui, Stark et Banner auraient de meilleures réponses. Aux mots de la Rousse je hochais la tête.

«  Vous avez raison. J’irais les consulter. Ou plutôt; vous j’attrapais une recrue qui trépignait de stress et probablement d’impatience réunissez Stark, Banner, Rogers, le directeur Fury, et tous les gens que vous jugerez nécessaire, dans la salle de réunion d’ici une heure. Je me fiche qu’ils sortent de la douche, ou qu’ils soient endormis, ils peuvent venir en pyjama pour ce que ça compte mais vite. »

Ca. C’était fait. Il fallait désormais passer a autre chose. Des recherches à faire. Des choses à présenter à la réunion. Des choses à dire. Des enquêtes à mener… ? Romanoff venait cependant plus ou moins de me couper l’herbe sous le pieds, en se proposant pour la mission que j’imaginais déjà dans ma tête. Et tout bien réfléchi, qui mieux qu’elle aurait pu mener cette mission à bien . Visiblement elle connaissait déjà l’endroit, et l’époque. Et puis, elle était probablement notre meilleur agent de terrain.

«  Permission accordée. Essayez de voir avec les intendants si il n’y’a pas un vieux dispositif de communication disponible. Je n’aimerais pas que vous vous retrouviez dans la nature. Pour ce que l’on en sait, il n’y’a peut être pas que l’époque qui diffère. »

Ce n’était pas un manque de confiance. C’était de l’inquiétude pour les agents. Je n’accepterais pas qu’elle se mette en danger, et puis, il fallait reconnaitre que sa mission d’enquête était de la plus haute importante… Malgré l’évocation de la vodka ? Ce qui me fit esquisser un sourire. Très vague. Mais un sourire tout de même.

 «  Et ramenez donc une bouteille de vodka avec vous, si vous la jugez meilleure qu’a notre époque. »

Peut être que les situations de stress me faisaient me détendre moi aussi . … ?

Maria & Natalia

Turbulences

Elle se demande un moment à quoi ressemblera la réunion, avec la moitié des Avengers en pyjama. Mais elle ne restera pas pour assister au spectacle. Maria, efficace, comme toujours, donne des ordres précis à une jeune recrue qui ne savait vraiment pas où se mettre dans toute cette pagaille. Il part en courant pour accomplir sa mission.

Et, à son grand bonheur, elle lui accorde sa permission. Un vieux dispositif de communication ? A part un téléphone fixe ? Elle espère qu'ils ont quelques mètres de câbles à disposition. Ou peut-être une radio, malgré le peu de discrétion et de côtés pratiques à ce système. Si sa mémoire est bonne, les tous premiers modèles de téléphonie mobile ont dû déjà faire leur apparition mais le réseau sans fil, lui, n'est pas encore disponible.

« Je doute qu'ils trouvent quelque chose mais je passerai leur demander. »

Et puis, qu'est-ce qui pourrait bien lui arriver ? De pire que d'être retrouvée par les services spéciaux de l'époque, qui la doivent la penser agent pour les russes. Puisqu'elle est sans doute agent pour les russes, quelque part.

« Ne vous inquiétez pas pour moi, j'ai survécu à une invasion Chitauri. Je pense que je m'en sortirai face à une bande de hippies. »

Elle lui dit ça avec un sourire en coin. Elle a déjà flirté avec la mort et se sait une des meilleures combattantes au corps à corps, du moins parmi les humains. Mais elle sait aussi être prudente, se faire discrète ou s'enfuir efficacement quand elle se trouve en mauvaise posture. En plus, elle est persuadée qu'il ne lui arrivera rien.

« Je pense qu'on en aura tous bien besoin. Même si Rogers dira sans doute le contraire. »

Elle se prend la direction de sa chambre, sortir en combinaison moulante risquant d'attirer un peu trop l'attention à son goût.

Pour l’heure la panique était plus ou moins gérée, mais il était sur qu’après la réunion d’urgence et au vue de la situation les choses allaient un peu degenerer. Certains de nos invités à bord n’allaient probablement pas prendre d’un très bon point de vue le fait de se retrouver propulsés dans le passé, et il allait sans dire que les autorités en place à New York et dans le monde entier n’allaient pas tarder à débarquer et probablement attaquer l’heliporteur. Autant dire que même le SHIELD serait prompt à débarquer… Et en l’absence de Fury, - si celui ci ne se montrait pas - ce serait évidement à moi de régler tout ça. Être la directrice adjointe d’une sorte d’homme de l’ombre avait du bon - car je pouvais imposer l’ordre que je désirais - et du mauvais - car en cas d’urgences je me retrouvais souvent seule à gérer, pendant que lui tentait de réaliser son reve avec une épique de super héros.

Soit. Je venais d’accorder a l’agent Romanoff la permission d’aller à New York pour enquêter sur le terrain, et la perspective de perdre un agent dans la nature ne m’enchantait pas le moins du monde. Et pourtant…

«  Bien. Je vous fais confiance agent Romanoff. »

Et c’était le cas. Je lui faisais confiance. Mais il y’avait tellement de données a prendre en comptes, et plus tard je réaliserais que c’était probablement une très très mauvaise idée que de l’avoir laissée partir comme ça en pleine nature. Plus tard. Pour l’heure j’étais très concentrée sur les choses à venir, même si je devais avouer que je n’avais pas hate que les choses en question ne viennent. L’idée que ce soit un cauchemar et que je me réveille bientôt dans ma petite chambre n’étant pas envisageable je devais pourtant m’y préparer… Et le masque tombait vaguement avec ma desuette tentative d’humour au sujet de la bouteille de vodka. C’était un très mince sourire sur mes lèvres, mais un sourire tout de même.

«  Je suppose effectivement que nous en aurons besoin. Hm. Tentez de revenir vite agent. »

Pas de bon courage, ou de faites attention. De toutes les manières elle n’en avait pas besoin; et si elle était l’un de nos meilleurs agents elle n’avait pas besoin d’être maternée… Enfin, de toutes les façons, ce n’était pas dans mon caractère. Allez. Il y’avait encore beaucoup de choses à faire… Et tenter de faire remarcher ces saletés d’appareils.